
L' ENTRETIEN
Le Professeur Claude Tayar nous a accordé un entretien durant lequel il nous a présenté son avis envers la chirurgie robotique notamment sur le robot Da Vinci qu’il utilise à l’hôpital « Clemenceau Medical Center », le premier centre de chirurgie robotique au Liban (2012).
Le Professeur Claude Tayar est spécialiste en chirurgie digestive coelioscopique, en chirurgie Hepato-biliaire de l’université de Paris Sud, et professeur associé des Universités de Paris, Hôpital Henri Mondor depuis 2011. Ayant suivi une formation sur la chirurgie robotique en Europe et en Amérique depuis 2003, Il a effectué depuis lors plusieurs interventions de chirurgie Robotique entre le Liban et Paris ce qui lui a permit de développer son expertise en manipulant le robot Da Vinci.
En réponse à nos questions préparées par chaque membre de notre équipe, il confirme que la chirurgie robotique est effectivement un progrès de la médecine, on l’utilise quand ses avantages sont justifié (comme pour certaines opérations ; le cancer du rectum, la chirurgie du pancréas, de l’estomac et de la prostate), cependant il y a toujours une place pour la chirurgie coelioscopique où la robotique n'apporte pas d'amélioration technique (comme la vésicule biliaire et l’appendice).
Il affirme qu’il y a eu beaucoup de souci au début pour faire accepter cette nouvelle technique à l’équipe médicale puis avec une bonne formation des chirurgiens et un apprentissage régulier des infirmiers, l’équipe médicale a réalisé les avantages de cette nouvelle technique.
Professeur Tayar nous a cité les avantages que présente la chirurgie robotique, notamment les avantages techniques par rapport à la cœlioscopie (comme la vision 3D des champs opératoires, la flexibilité des instruments, la précision des gestes) ainsi que les avantages au niveau de la convalescence des différents patients (comme la rapidité de la sortie de l’hôpital et le retour à la vie actif, la rapidité d’avoir accès à certains traitements comme la chimiothérapie). De plus, il a remarqué qu'il arrivait à avoir des meilleures cicatrisations, moins de complications (comme les hernies, les hématomes) moins d’effets secondaires (comme les infections et la douleur post opératoire).
Il mentionne également que le coût d’une telle opération (à part le coût de la machine à 3millions de dollars et la maintenance annuelle à 200-300 milles dollars) est de 2000 à 3000 dollars en surcoût par rapport à une opération coelioscopique. Certains patients n’ont pas le choix d’être opérer par la chirurgie robotique devant ce surcoût supplémentaire que cette opération demande surtout avec les limitations des couvertures des tiers payants au Liban qui ne reconnaissent pas cette chirurgie.
Il ajoute que les progrès apportés par la robotique concernent surtout le patient et qu’au delà du problème de surcoût qui est l'inconvénient majeur, il n'a jamais connu un refus du patient
Pour conclure, il nous affirme qu’aujourd’hui, le robot est juste un instrument manipulateur par le chirurgien, donc on ne parle pas d’une autonomie du robot pour remplacer un chirurgien, avoir un cerveau identique à l’être humain est difficile et lointain. Dans l’avenir proche le développement de la télé chirurgie (opération robotique à distance reliée par des câbles ou satellites) est un des progrès pour une meilleur technologie robotique.